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Info Service on Climate Change (Feb25/03) New Delhi, 13 février 2025 (Radhika Chatterjee)* - Le résultat de la COP 29 de la CCNUCC à Bakou, en Azerbaïdjan, sur le financement de l’action climatique est « décevant » et « ne répond pas aux besoins des pays en développement ». Ces remarques ont été faites par l'ambassadeur Wael Aboulmagd, ministre adjoint égyptien des affaires étrangères pour le climat, lors d'une réunion convoquée par la CNUCED à Genève le 7 février 2025 pour discuter des résultats de la COP 29. Dans son intervention sur le résultat concernant le nouvel objectif chiffré collectif pour le financement de l’action climatique [NCQG], M. Aboulmagd a déclaré que « la décision est insuffisante sur tous les fronts et représente un résultat décevant qui ne répondra pas, loin s'en faut, aux besoins financiers des pays en développement pour apporter leurs contributions indispensables à l'effort mondial ». Sur la question de la base des contributeurs au NCQG, il a déclaré que la préoccupation des pays développés était qu'ils ne pouvaient pas « porter seuls la responsabilité » et qu'ils sollicitaient les « pays en développement en mesure de le faire » en mentionnant les contributeurs que sont la Chine et les pays du Golfe. Pour répondre à ces préoccupations, a-t-il dit, « la tactique utilisée a consisté à compter les décaissements des institutions financières internationales. Ainsi, aujourd'hui, les pays en développement contribuent à la réalisation de cet objectif de 300 milliards de dollars. Ce n'est plus la responsabilité des pays développés ». Il a également souligné que plusieurs aspects de la décision du NCQG allaient être « problématiques » car « il y a beaucoup d'ambiguïté dans la compréhension du texte et dans la manière dont il va fonctionner dans la réalité du le terrain ». Cette année, a-t-il dit, nous assisterons à ces luttes lors des sessions subsidiaires qui se tiendront à Bonn, en Allemagne [en juin] et lors de la COP30. M. Aboulmagd s'est également inquiété du retrait des États-Unis de l'Accord de Paris, ajoutant qu' "il y a d'autres pays, en fait un pays en développement important [dans une référence apparente à l'Indonésie] qui a demandé, pourquoi devrions-nous rester là-dedans ? » M. Aboulmagd a fait remarquer que « ce processus est très fragile car il ne dispose pas d'un mécanisme de conformité solide et dépend donc fortement de l'adhésion et de la bonne volonté de toutes les parties. Si les parties commencent à sentir qu'elles perdent beaucoup et qu'on leur demande de faire beaucoup avec très peu de soutien, je m'inquiète pour le processus multilatéral ». Le point de vue de M. Aboulmagd a été partagé par Mme Chandni Raina, du ministère indien des finances, qui a également déclaré que « l'objectif [NCQG] de 300 milliards de dollars US qserait mobilisé à partir d'une grande variété de sources, y compris les pays développés, mais en grande partie à partir du secteur privé et des banques multilatérales de développement [BMD] dont les pays en développement sont d'importants actionnaires ». Elle a ajouté qu'« une évaluation et des calculs montrent que l’enveloppe des BMD prévoient d'augmenter les flux à 120 milliards de dollars d'ici 2030, dont 30 milliards pourraient, en réalité, être attribués aux pays en développement », soulignant que « ainsi les pays en développement contribueraient à cet objectif de 300 milliards de dollars », qui « inclurait également des prêts ». Ces remarques ont été faites dans le cadre du débat sur le financement de la lutte contre le changement climatique, qui s'est particulièrement concentré sur la décision du NCQG. [Les points forts de la décision adoptée sont les paragraphes 7 et 8. Le paragraphe 7 « Demande à tous les acteurs de collaborer pour faire en sorte que les fonds provenant de toutes les sources publiques et privées octroyés aux pays en développement parties pour l’action climatique puissent atteindre au moins 1 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035», tandis qu'au paragraphe 8, il a été décidé de »fixer [un objectif], ..., étant entendu que les pays développés parties montreront la voie, un objectif d’au moins 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035 - a) Provenant de diverses sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales, y compris des sources de financement nouvelles; ... ; c) Compte tenu de l’intention volontaire des Parties de comptabiliser tous les décaissements liés à l’action climatique provenant de banques multilatérales de développement et tous les fonds liés à l’action climatique mobilisés par celles-ci en vue de la réalisation de l’objectif énoncé dans le présent paragraphe » L'événement a été ouvert par la secrétaire générale de la CNUCED, Mme Rebeca Grynspan, tandis que M. Yalchin Rafiyev, représentant la présidence azerbaïdjanaise de la COP 29, a également fait part de ses remarques par le biais d'une participation virtuelle. Dr. Abbas Kadam Obaid, du ministère irakien des finances et nouveau président du groupe des 77 et de la Chine, ainsi que M. Vitor Mattos Vaz, du ministère brésilien des affaires étrangères, ont également pris la parole. Le Brésil sera l'hôte de la COP 30. [Voir plus de détails ci-dessous]. POINTS FORTS DES INTERVENTIONS Rebeca Grynspan a déclaré que si des « progrès significatifs » avaient été réalisés à la COP29 avec le NCQG, « le véritable travail commence maintenant avec la “feuille de route de Bakou à Belém : objectif 1,300 milliards ”, ajoutant que “nous sommes à un moment délicat qui nécessite à la fois de l'ambition et du réalisme”. Mme Gyrnspan a précisé que l'objectif de 300 milliards de dollars représente un progrès important, mais que l'écart par rapport aux besoins réels reste considérable. « Nos recherches montrent clairement que le besoin de financement est effectivement supérieur à la barre des mille milliards de dollars. Mais il ne s'agit pas seulement d'augmenter les chiffres, il s'agit de créer des mécanismes efficaces de mise en œuvre ». Elle a déclaré qu'il était « nécessaire de montrer aux pays en développement que les engagements se traduiront par des flux financiers réels et abordables, tout en garantissant aux pays développés que leurs investissements conduiront à une véritable transformation ». Mettant en garde contre le problème du double comptage, elle a déclaré : « Nous devons également nous attaquer au double comptage et éviter de retomber dans de vieilles formules qui n'ont tout simplement pas donné de résultats. En particulier, nous devons être clairs sur le rôle des capitaux privés et sur la nécessité de les faire circuler vers les endroits qui en ont le plus besoin. Nous savons que sans réformes structurelles fortes de l'architecture financière internationale, cela ne se fera pas à l'échelle nécessaire. Nous devons également comprendre le rôle des différents instruments, tels que le financement mixte, le financement durable et la réduction des risques. Mais en même temps, nous ne pouvons pas ignorer le fait que le secteur privé n'est pas signataire de la Convention [sur le climat], et que la responsabilité ne peut donc pas être transférée ». Mme Grynspan a également insisté sur la nécessité d'un « multilatéralisme plus fort, en réseau, qui relie les différentes pièces du puzzle - le commerce, l'investissement, la technologie et le développement. Cela signifie qu'il faut réfléchir à la manière dont les politiques commerciales peuvent soutenir simultanément les objectifs climatiques et de développement, à la manière dont les cadres d'investissement peuvent favoriser la transformation et la diversification écologiques, et à la manière dont le transfert de technologies peut être étendu pour accélérer les progrès. Cela signifie qu'il faut décloisonner les institutions et jeter des ponts entre les différents domaines d'expertise. Ce n'est qu'en reliant ces points que nous pourrons créer des solutions plus importantes que la somme de leurs parties ». M. Yalchin Rafiyev a présenté les principales réalisations de la COP29, soulignant en particulier les résultats obtenus en matière de « financement de l’action climatique et des mécanismes du marché du carbone ». Nous nous sommes mis d'accord sur un objectif de financement à Bakou de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, une étape cruciale dans la mobilisation de ressources pour le Sud. Pour atteindre ces objectifs, nous avons lancé une « feuille de route de Bakou à Belém objectif 1300 milliards [de dollars] », un processus visant à accroître le financement de l’action climatique à au moins 1300 milliards de dollars par an d'ici 2035 », ajoutant que la feuille de route servira de guide pour les travaux futurs en matière de financement de l’action climatique et que “son état d'avancement sera présenté à la COP30”. Il a déclaré que la finalisation des règles clés pour les marchés du carbone en vertu de l'article 6 de l'Accord de Paris permettrait de mettre en place « des systèmes de crédit à haute intégrité». Cette avancée débloquera de nouveaux investissements, réduira les coûts de mise en œuvre des plans climatiques et nous aidera à passer plus rapidement à des solutions énergétiques plus propres. Elle arrive à point nommé pour soutenir une ambition accrue de notre prochaine série de contributions déterminées au niveau national (CDN). Parallèlement au financement et aux marchés du carbone, nous avons progressé dans les mesures d'adaptation et de résilience ». M. Aboulmagd a reconnu les circonstances géopolitiques difficiles dans lesquelles les résultats du NCQG ont été obtenus. Qualifiant le financement de l’action climatique de « catalyseur indispensable », il a déclaré : « nous pouvons placer la barre aussi haut que nous le voulons en matière d'atténuation et prendre des engagements dans les CDN et en matière d'adaptation, mais sans le financement nécessaire, nous n'irons pas très loin. Le paysage actuel du financement de la lutte contre le changement climatique laisse beaucoup à désirer ». Il a fait référence à un document de la CNUCED produit avant Bakou, qui, selon lui, estimait les besoins des pays en développement à 1100 milliard de dollars américains à partir de 2025, et à quelque 1800 milliards de dollars américains d'ici à 2030. Il a aussi défini cinq critères pour évaluer les résultats du NCQG : l'adéquation du quantum (montant), la qualité du financement, l'accessibilité, la transparence et « le respect des principes des responsabilités communes mais différenciées et les capacités respectives [CBDR-RC] de la CCNUCC ». Il a ajouté que « la réalité du paysage du financement climatique mondial n'est pas en bon état ». Les pays développés s'étaient engagés à fournir 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2025. Cette promesse n'a pratiquement jamais été tenue. Les pays mêmes qui s'étaient engagés à verser ce montant l'ont reconnu, et affirment que ce chiffre a été dépassé, peut-être, en 2022 et à nouveau en 2023. » Se référant à un rapport d'Oxfam International, il a ajouté que le rapport ne partageait pas ce point de vue, et déclarait que « cela dépend du comptage, et que cela concerne la définition de la finance ... et la question du double comptage ». En ce qui concerne la qualité du financement, il a souligné la nécessité de garder à l'esprit le fait que l'objectif de 100 milliards de dollars comprenait « des fonds publics ainsi que d'autres montants mobilisés ». Soulignant le manque d'équilibre entre les financements reçus pour l'atténuation et l'adaptation, il a ajouté que « le financement de l'atténuation représentait environ 70 % du total, tandis que l'adaptation, qui est la priorité la plus urgente pour les pays en développement, a à peine atteint 30 % de ce montant au cours des dernières années après avoir été à la traîne à 10 voir 20 % auparavant ». En ce qui concerne les instruments utilisés pour atteindre l'objectif de 100 milliards de dollars, il a déclaré que les prêts en représentaient le pourcentage le plus élevé, ce qui est également lié à la « question de la dette ». Il a déclaré que les pays en développement se sont rendus à la COP de Bakou « avec le but de corriger la situation et de remédier aux difficultés du financement de l’action climatique», sur la base des leçons tirées de la manière dont l'objectif de 100 milliards de dollars avait été atteint. Rappelant les résultats de la COP28 à Dubaï, il a déclaré que les pays ont célébré un « relèvement exceptionnel de la barre des attentes en matière d'ambition des réduction des émissions » dans le bilan global, en particulier au paragraphe 28, qui « indique que tous les pays, sans presque aucune différenciation, sont censés tripler leur part d'énergies renouvelables et doubler l'efficacité énergétique, éliminer progressivement les combustibles fossiles, réduire progressivement le charbon », et ainsi de suite. Par conséquence, les attentes à Bakou étaient donc « que le financement de l’action climatique soit traité de manière similaire, pour nous permettre à tous d’avancer selon les exigences et l’ambition accrue ». En ce qui concerne le quantum (montant) [du financement], il a déclaré que la décision du NCQG mentionne 1300 milliards de dollars et que cela « est charitablement décrit comme un objectif ambitieux » il a ajouté qu'il manque un mécanisme. En ce qui concerne la référence à 300 milliards de dollars, il a déclaré qu'une lecture attentive du texte montrerait que l'argent public ne constituerait qu'une partie de cet objectif, tandis « qu’une part majeur proviendra probablement d'argent mobilisé ». Sur la question de la chronologie de l'objectif, il a déclaré que les 300 milliards de dollars n'étaient pas « dus avant 10 ans » et a qualifié la date de 2035 de « très préoccupante et déconcertante ». Il a également questionné, « ce que représente 300 milliards de dollars en termes réels en 2035 ? En utilisant une hypothèse très modeste et raisonnable de 5% d'inflation, ... cela représente peut-être 175 milliards de dollars selon les normes d'aujourd'hui ». Concernant les aspects positifs des résultats du NCQG, il a mentionné la « feuille de route de Bakou à Belém », la reconnaissance de la nécessité d’adresser dans la décision les questions d'accès au financement et d'instruments, et le paragraphe 16 de la décision «qui décide qu’un volume nettement plus important de ressources publiques devrait être fourni par l’intermédiaire des entités fonctionnelles du Mécanisme financier que sont le Fonds vert pour le climat, le Fonds pour l'environnement mondial, Fonds pour l’adaptation et ces autres entités, parce qu'elles font un travail énorme avec des ressources très limitées ». Il a conclu en exprimant ses inquiétudes quant au processus multilatéral sur le climat et a déclaré que ce processus était « notre dernier espoir de travailler collectivement avec bonne volonté. La confiance nécessaire manque... Je ne pense pas qu'il y ait assez d'empathie. L'empathie est un mot important. Il signifie que vous comprenez vraiment la situation difficile d'un pays d'Afrique subsaharienne très endetté ou d'un petit État insulaire lorsque vous vous asseyez à la table et que vous comprenez que nous ne devons laisser personne derrière. Je pense qu'il y a de grands manquements à cet égard ». Mme Raina a expliqué que le contexte dans lequel l'Inde négociait à Bakou était que les résultats du NCQG étaient supposés permettre d'atteindre les objectifs de l'accord de Paris, notamment de maintenir l'augmentation de la température bien en dessous de 2 °C et de s'efforcer d'atteindre 1,5 °C. Elle a souligné qu'en 2023, le monde avait déjà atteint 1,1 °C au-dessus de la période préindustrielle et a averti que si nous continuons à faire comme si de rien n'était, le monde dépassera les niveaux de réchauffement convenus. Elle a ajouté que « l'objectif que nous avons fixé est d'environ 300 milliards de dollars par an, à l'horizon de 2035 » et qu'il est « tout à fait insuffisant pour respecter les engagements que nous devons prendre, afin de pouvoir maintenir les niveaux de température dans les limites fixées ». Elle a également déploré les problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des 100 milliards de dollars et a déclaré : « Nous savons qu'il s'agit là d'un montant extrêmement discutable car nous ne disposons pas d'une définition du financement de l’action climatique. Nous ne savons pas ce qui est réellement versé. Et il existe des évaluations qui montrent qu'une grande partie de ces fonds ne sont en fait accordés que sous forme de prêts. Cela crée une dette qui a un impact sur la capacité des pays à absorber de telles ressources ». Mme Raina a déclaré que l'objectif de 300 milliards de dollars US serait mobilisé à partir d'une grande variété de sources, y compris les pays développés, mais « principalement à partir du secteur privé et des BMD dont les pays en développement sont des actionnaires importants ». Exprimant la déception de l'Inde face à cet objectif, elle a déclaré : « Nous considérons les résultats du NCQG comme un signe pour les pays en développement » qu'« une grande partie de la tâche leur a été déléguée» et qu'ils doivent « se débrouiller tout seuls, ou par leurs propre système de soutiens dans le cadre de la coopération Sud-Sud ». Elle a qualifié ce signe d'« extrêmement inquiétant » et d'« avertissement clair ». Concernant l'insistance des pays développés à élargir la base des contributeurs, elle a déclaré qu'à l'heure actuelle, le fait est que les pays développés se trouvent être les plus gros contributeurs aux émissions de carbone et qu'ils ont été « les plus grands utilisateurs » et « bénéficiaires du budget carbone, qui s'est considérablement réduit aujourd'hui, laissant très peu d'espace aux pays en développement ». Sur la « feuille de route de Bakou à Belém », elle a dit, qu’ il serait important de noter combien d’argent est mobilisé, combien est la contribution du secteur public des pays développés, car « si c'est laissé au secteur privé, alors les flux de ressources auraient un coût qui ne serait absolument pas viable pour permettre aux pays en développement d’entreprendre des mesures au niveau nécessaire ». David Bailey, du Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni, a déclaré que le ministre britannique des affaires étrangères « s'est de nouveau engagé à atteindre l'objectif de dépenser 11,6 milliards de livres sterling de financement international pour le climat entre avril 2021 et mars 2026, ainsi qu'à reconfirmer notre engagement de 1,62 milliard de livres sterling pour le réapprovisionnement le plus récent du Fonds vert pour le climat ». En ce qui concerne l'ambition de l'objectif du NCQG, il a déclaré que « l'un de nos objectifs était clairement articulé autour des 1300 milliards de dollars » et que la « feuille de route de Bakou à Belém » « sera absolument cruciale cette année pour clarifier la manière dont ces 1300 milliards de dollars seront atteints ». Il a ajouté que « nous ne pouvons pas répondre aux besoins mondiaux par le seul biais des finances publiques, et nous ne le ferons pas. Le secteur privé doit s'impliquer, et d'autres doivent aussi le faire ». Il a ajouté que la « feuille de route de Bakou à Belém » est importante pour reconstruire les ponts et restaurer la confiance, ajoutant que « notre véritable objectif est maintenant,… d'obtenir des résultats, de s'assurer que les finances pour le climat apportent réellement le changement que nous voulons et devons voir. Le financement et la réalisation d'un objectif financier ne devraient jamais être une fin en soi. Ce n'est pas une fin en soi, c'est un moyen de parvenir à une fin ». Dr. Obaid, président du G77/Chine, a déclaré que « 2025 est une étape importante car elle marque le 10e anniversaire de l'Accord de Paris » et que, « dans cet accord, les pays en développement ont accepté la responsabilité de l'action climatique [dans le contexte des] responsabilités communes mais différenciées [CBDR], sans remettre en cause les responsabilités historiques. » Il a ajouté que l'Accord de Paris a été accepté en raison de ses ambitions concernant « le financement de l’action climatique, le transfert de technologie, le renforcement des capacités, les pertes et préjudices, et le renforcement de la résilience aux défis climatiques. » Il a déclaré qu'à l'occasion de cet anniversaire, « les partenaires doivent nous ramener sur la bonne voie en respectant leurs engagements. » Il a déclaré que le résultat du NCQG « n'était pas un accord parfait » mais qu'il apportait un « engagement à mobiliser 300 milliards de dollars par an pour les pays en développement et une feuille de route pour atteindre 1300 milliards de dollars d'ici 2035 ». Il a également ajouté que s'il appréciait la création du Fonds pour les pertes et préjudices aux Philippines, il mettait en garde contre les divers problèmes auxquels le Fonds était toujours confronté, à savoir le manque de « financement adéquat et prévisible », et questionnait «l'intérêt d'avoir une institution pour les pertes et préjudices à la lumière de la pénurie de ses ressources ». M. Vitor Mattos Vaz, conseiller brésilien pour le commerce et le climat, a partagé les « échafaudages conceptuels » de la vision du Brésil pour la COP30, et que la clé de voute de cette « vision est de préserver un processus qui représente notre meilleure chance face à une menace existentielle », et « qui implique principalement des progrès dans les cinq piliers du processus climatique, à savoir l'atténuation, l'adaptation, le financement de l’action climatique, la technologie et le renforcement des capacités ». Il a également déclaré que la COP30 « sera la COP de la réconciliation », expliquant que « si nous réfléchissons à la nécessité de mise en œuvre et à l'approche ascendante (bottom-up) que cela implique, la question est de savoir quels leviers nous pouvons actionner pour amener la communauté diplomatique, le secteur financier, le secteur privé et la société civile à se réconcilier autour de la mise en œuvre de ce que la science dit être notre meilleur moyen de préserver notre avenir et celui des générations futures». En ce qui concerne la « feuille de route de Bakou à Belém », il a déclaré que le Brésil l'aborderait en « réfléchissant à ce qu'elle ne doit pas être ». Il a déclaré que les discussions sur la feuille de route « ne peuvent pas être une répétition de la conversation que nous avons eue à Bakou », ajoutant que « la conversation doit être différente... nous souhaitons qu’elle se connecte à la réalité ; qu’elle soit connectée à un soutien réel à l'ambition et à l'action climatique, en particulier dans les pays en développement et en particulier dans les domaines qu’elle n’atteint pas actuellement, comme l'adaptation ». Il a déclaré que le Brésil se pencherait sur la conversation qu'ils ont eue dans le processus du G20 et qui a évalué comment les flux financiers pourraient être alignés sur les objectifs de l'Accord de Paris, et répondre à « la grande question de savoir comment transformer 300 milliards de dollars américains en 1300 milliards de dollars américains. » Mentionnant le rôle du Brésil en tant que président des BRICS [Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud], M. Vaz a déclaré que, tout en examinant le contexte difficile du régime climatique, « il y a aussi une opportunité dans le sens où, alors que quelques parties se retirent de leurs responsabilités et de leurs rôles dans le régime climatique, ils laissent un espace où les pays du Sud ont la possibilité de faire entendre leur voix et d'avoir davantage leur mot à dire sur la manière dont le climat est géré dans le monde. » M. Vaz a également déclaré que « nous examinerons les dispositions visant à faciliter l'accès à la technologie par le biais de la propriété intellectuelle, en évaluant les expériences que nous avons eues lors de la pandémie de COVID-19 et en examinant si elles peuvent être appliquées. Ces accords novateurs que nous avons mis au point, les communautés de brevets, les exercices de licences croisées et la manière dont nous pouvons les appliquer au paysage des technologies à faibles émissions ». M. Vaz a expliqué que « nous examinerons la relation entre le commerce et le climat et la manière dont les mesures ... entre les régimes commerciaux et climatiques peuvent avoir un impact sur les pays en développement et comment ils peuvent évaluer cet impact d'une manière cohérente entre eux et ouvrir une plate-forme pour qu'ils se coordonnent afin de capitaliser au mieux sur les opportunités générées par ces mesures et minimiser les retombées négatives ». *Traduit de l’anglais par YMB(TWM)
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